Dr Magdy El Hefnawy a célébré le jubilé d'or de son salon consacré à l’élite. Il m’a surpris en m’affirmant qu’il était encore bachelier lorsqu’il avait créé son salon en 1969. Celui-ci se tient bimensuellement le mercredi. Il a reçu tant de personnages célèbres, ministres, gouverneurs, poètes, artistes et chanteurs. C'est pourquoi, son fondateur le tient pour salon intellectuel. Il n'a cessé de documenter et d'enregistrer toutes ses séances observant profondément des époques successives : La défaite de 67, le triomphe d'octobre, l'ouverture économique... etc. Ce salon mérite d'être mis en relief parce qu’il se distingue par deux points qu’on ne peut pas trouver dans d'autres salons; il s'agit de son âge qui a dépassé un demi-siècle et son lieu au sein de Tanta, loin de la capitale, Le Caire. Dès sa naissance, il se présente ainsi comme une résistance à la centralisation.
Dr Magdy s’est consacré totalement à la médecine dont il est le chef du syndicat à Tanta pendant deux sessions successives et à la culture sous toutes ses formes. Il a catégoriquement refusé d'ouvrir une clinique privée, préférant travailler dans les hôpitaux publics afin de soigner les pauvres malades qui ne trouvent pas ce qui subvient à leur besoin. Il a essayé de présenter son expérience aux étudiants d’université à travers des stages de formation.
Pour fêter le jubilé d'or de son salon, docteur Magdy a organisé une conférence et lui a consacré trois séances. J'ai eu l'honneur d'être parmi les assistants qui représentent vraiment l'élite. Sans citer des noms, il y avait trois doyens successifs de la faculté de pharmacie de Tanta, le doyen actuel de la faculté des sciences, des vice-doyens, membres du Conseil supérieur de la culture et de l'Union des écrivains égyptiens sans oublier l'écrivain célèbre Nabil Farouk qui a enrichi la conférence en abordant l'espionnage. Chacun a traité un thème tiré de sa carrière en vue d'éclairer l'audience. Le salon est ainsi remarqué par sa stratégie visant à la complémentarité et à éviter la répétition.
Rappelons ici que les salons littéraires sont essentiellement une idée française en vertu de laquelle se réunissent mondains, hommes de lettres et amateurs de beaux-arts pour le plaisir des concerts et des lectures publiques. Les salons français les plus célèbres étaient souvent présidés par des femmes. On cite à titre d'exemple celui de la marquise de Rambouillet (1588-1665). Même chose en Egypte, c'est May Ziada qui a créé le premier salon reconnu en Egypte moderne au début du siècle précédent et maintenant le salon de madame docteur Lotus Abdel Karim. Cependant il y a des salons fondés par des hommes tels Abbas El Akkad et Hozayen Omar.